IT, power cuts* et autres news...
*Internet/télécommunications, coupures de courant
Sonnez trompettes, résonnez tambours ! Ça y est : j’ai enfin récupéré un 85W MagSafe Power Adapter pour ordinateurs MacBook Pro, modèle n° A1343, designé à Cupertino (Californie), fabriqué en Chine (par des enfants), puis livré (par des voies que je préfère ignorer) à Johannesbourg où Minunette Heuser a fini par le trouver !!! Elle me l’a apporté samedi (elle m’en a d’ailleurs fait cadeau) et c’est la main tremblante et le cœur battant (le chargeur qui n’a pas survécu au bush Africain était du modèle n° A1222, ce qui a entretenu le suspens jusqu’à la dernière minute) que j’ai enfin pu re-brancher ma machine, me re-connecter au petit monde que j’avais soigneusement compacté dans l’ordi avant de partir (la musique, les films, l’écriture...) et reprendre le tri et l’archivage de mes photos (Minunette me demande de lui en envoyé au moins 4 par jour pour alimenter la page FaceBook du lodge : je vous dis pas le boulot que ça représente pour recoller au calendrier...).
Pendant cette petite quinzaine, mon iPod a un peu fait office d’objet transitionnel (de «nin-nin», quoi) et je dois dire que j’en ai un peu voulu à Steeve Jobs : il est bien gentil avec ses systèmes en vase clos mais on se retrouve super dans la merde quand on n’a que le PC tout pourri de Pieter et Magda (pour info, il s’agit bien de Martha, la manager enceinte. C’est juste une question de prononciation, l’afrikaans étant pour le moins guttural...) !
Bon ! Autant vous le dire tout de suite, l’euphorie des retrouvailles avec le merveilleux univers Mac n’a été que de courte durée : il se trouve que nous n’avons quasiment pas eu de courant au lodge de tout le week-end et la connection internet (dans la maison de Pieter et Magda) est tombée en panne lundi et n’ai revenue que ce matin !!! J’ai bien tenté de tester l’Internet Café de Vaalwater hier, mais ça marchait pas non plus... Bref ! il me faut encore patienter pour reprendre les sessions Skype avec mon chéri et ça commence à faire long... (ça manque aussi à Rhinah, la cuisinière, qui trouve Skype vachement rigolo. Pour info, comme elle l’a trouvée sympathique «à la télé», elle propose de venir s’occuper de ma mère en Janvier, quand Gillou viendra me rejoindre. Faut voir...).
Alors, me direz-vous, il reste toujours le téléphone portable ? Et bien, pas vraiment... Si le signal est excellent à Vaalwater (mais petit rappel : c’est à près de 60 km et je n’y vais qu’une fois par semaine...), il est plus qu’imprévisible par ici, pour ne pas dire carrément tout pourri ! Vouloir passer un coup de fil relève de l’Ecole de la Patience : la plupart du temps, il n’y a pas de réseau et quand par miracle on arrive à l’accrocher, la qualité de la communication n’est pas garantie (souvent d’infâmes gargouillis ou de la bouillie de mots...) et elle peut être interrompue à tout moment et sans préavis, générant alors pas mal de frustration et d’énormes jurons en diverses langues (français, anglais, afrikaans, sotho, tswana... Sur les photos, c'est Ali, le barman : il jure en sotho). Les SMS quant à eux, arrivent parfois avec plusieurs jours de retard (ce qui n’est pas sans poser de problèmes, notamment quand il s’agît d’infos sur l’heure d’arrivée des clients...).
Au lodge, le meilleur endroit pour passer un appel est la cuisine de la maison de Pieter et Madga (qui n’est pas des plus intimes...) car il y a un amplificateur de signal, mais quand il n’y a pas de courant, ben... c’est comme partout ailleurs. La radio reste en fait le moyen le plus fiable pour communiquer aux alentours (channel 2 au lodge, channel 1 depuis mon cottage avec en prime les communications de tous les fermiers des alentours), mais encore faut-il que les batteries soient chargées...
Dans mon cottage, le signal n’est pas mieux qu’ailleurs et le vilain tapis devant ma porte d’entrée reste le meilleur endroit pour espérer avoir une communication téléphonique (si toutefois il n’y a pas trop de vent et qu’il ne pleut pas...). La surveillance des niveaux d’énergie de tout mon bazar (radio, téléphone, iPod et portable) est une activité à part entière et j’ai bien retenu la leçon : je débranche tout chaque fois que l’orage menace (c’est à dire pratiquement tous les soirs...).
Je dois vous avouer que les sevrages informatiques répétés et la «précarité énergétique» générale (au moment où je vous écris, le courant est de nouveau «off» pour une durée indéterminée...) me plongent parfois dans une certaine forme d’abattement. Ils m’amènent aussi à vraiment apprécier les (rares) moment où tout fonctionne. Ainsi, arriver à regarder un épisode de la série Breaking Bad est devenu un moment de pur délice (pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agît des aventures d’un prof de chimie du Nouveau Mexique, atteint d’un cancer, qui se lance dans la fabrication et la vente de métamphétamine pour payer des frais médicaux, en compagnie d’un ancien élève carrément bras-cassé - La saison 3 passe semble-t-il en ce moment sur Arte - Merci, p’tit Fred pour les copies !). J’étais loin d’imaginer avant de partir, que je savourerais autant une série américaine en plein milieu du bush... Du coup, je m’interroge : suis-je entrée en phase régressive ? L’isolement, la pratique quotidienne et exclusive de l’anglais, la compagnie des vaches et autres bestioles plus ou moins exotiques menacent-ils ma santé mentale (amis ornithos, j’ai sous les yeux un Pin-tailed Whydah - Vidua macroura - ravissant petit piaf noir et blanc à bec rouge, avec une longue, longue queue noire de plus de 2 fois la longueur du corps) ? En attendant, je vais aller récupérer de la paraffine pour m’éclairer ce soir, pour le cas où l’électricité ne reviendrait pas...
Pour finir, quelques nouvelles en vrac :
Côté santé, si je ne suis pas certaine de récupérer absolument toutes mes terminaisons nerveuses (mais toutefois à peu près sûre de garder une vilaine cicatrice), mon doigt va beaucoup mieux ! Certains mouvements restent encore un peu difficiles, mais c’est en voie d’amélioration. Par ailleurs, je suis assez crevée : les journées sont bien remplies, les siestes plutôt rares et les gros écarts de température franchement usants (45° la semaine dernière, 20° avant-hier...).
Côté transports, je n’ai toujours pas récupéré de bagnole et dépendre des uns et des autres pour bouger une oreille commence à me gonfler sérieusement. Ce sera peut-être pour ce week-end, si toutefois Queen Mom se décide à revenir (la Ville lui manque...).
Côté «aventures rocambolesques», j’ai dû me cacher un moment dans les toilettes pour éviter une équipe gouvernementale venue procéder recensement des effectifs. N’étant pas supposée travailler avec un visa de tourisme, j’ai préféré éviter les ennuis...
Côté boulot, j’ai désormais des horaires à peu près réguliers (14h/21h, off le jeudi) et j’ai touché ma première «paie» (3000 Rand en cash, soit 300 € pour 3 semaines, ce qui n’est pas si mal pour du travail volontaire à l’origine). C’est quasiment de l’argent de poche puisque je suis nourrie (au poulet), logée, blanchie (avec en plus une bonne pour le ménage dans mon cottage une fois par semaine) mais le shopping reste assez limité...
Enfin, j’en apprends un peu plus chaque jour sur le management en général et les spécificités sud-africaines en particulier. Dans un pays fortement marqué par le noir et le blanc, je dois me familiariser au gris et admettre qu’il ne me sera sans doute pas possible, à moi toute seule, de changer le monde : c’est déroutant, intéressant, formateur, mais... pas facile tous les jours !!!
A suivre et plein de Bizoux à tous !